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L’écriture : Détermination et créativité

Écrire un roman d’amour ou policier en passant par le roman à suspense et le roman historique, … ce genre couvre une palette infinie d’écrits. Le roman est un genre littéraire, caractérisé pour l'essentiel par un récit fictionnel. L'imagination y joue un rôle clé et renvoie à l'extraordinaire des personnages, des lieux, des situations ou de l'intrigue.

Il y a des règles à respecter pour réussir. S’imposer une discipline intellectuelle quand on veut écrire un roman est primordial.


Les quatre questions clés que je me suis posé avant de me lancer dans l’écriture de mon premier roman « Cadet, souviens-toi ! »


1. Les motivations C’est un travail immense qui s’annonce. Je ne dois pas sous estimez la charge, le temps qu’il requiert et la pesanteur que cela va créer dans ma vie ; honnêtement je m’en suis rendu compte au fil de l’écriture. C’est comme un enfant que l’on va porter des semaines, peut-être des mois voire des années. Par contre dès le début, je me suis interrogez sur le projet : Vaut-il le coup d’être écrit ? Pourquoi je me lance dans ce projet ? Pour partager avec mes proches, pour vivre sous la lumière des médias, pour me soigner, pour me distraire, pour gagner ma vie ?

2. L’imagination C’est l’aptitude innée et la capacité de chacun à inventer à travers l’esprit. Cela se fait à partir des perceptions et de l’existence de chacun. Elle s’adresse d’abord à tous ceux qui éprouvent la nécessité de construire un monde à eux pour s'y réfugier. C’est souvent le point de départ de la volonté d’écrire. Cela peut se développer mais pas s’apprendre. C’est la personnalité de chacun qui en décide. Écrire un livre, c’est bien sûr écrire une histoire. Écrire une histoire, c’est d’abord de l’imagination. Mais c’est aussi élaborer une structure narrative, développer une intrigue et façonner des personnages.


3. Les techniques d’écriture Les techniques d’écriture, elles, peuvent s’apprendre. Ces techniques sont la syntaxe, l’organisation d’un récit et l’organisation d’un dialogue. Les anglo-saxons, toujours pragmatiques, mettent en avant des principes tirés des bonnes pratiques : pertinence du plan exposé, règles de lisibilité, rigueur dans la rédaction, priorisation des éléments. Pour écrire un roman, il est bon de l’aborder dans son intégralité. Dès le début de mon histoire, j’avais le plan en tête. Ce plan a évolué au fil de mon écriture mais la structure, l’ossature de l’histoire était là, comme une évidence. Je savais ou je voulais mener mes personnages.

La règle consiste à concentrer l’information dans une phrase informative sur le squelette du roman. Suis-je capable de répondre aux questions suivantes : « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? ». En aucun cas cela permet de construire un bon roman ou de belles pages de littérature, mais cela contraint à envisager globalement le travail. « The big Picture » comme on dit outre-Atlantique.

4. Lire beaucoup pour écrire ! D’abord, avant de saisir un stylo ou de brancher l’ordinateur, il faut lire quelques bons livres avec des styles d'écriture différents pour se les approprier, les comprendre et savoir que beaucoup de chefs d’œuvre ont été déjà écrits avant vous ; rester modeste mais déterminer. C’est important car cela crée un niveau d’exigence et amène à se fixer des standards élevés. La permanence de la lecture durant mes temps d’écriture m’a permis de garder l’esprit ouvert et de ne pas m’enfermer. Lire, c’est aussi se forcer à être original, c’est savoir que beaucoup de sujets ont été traités, de manière variée et je me suis très souvent poser la question sur la propre originalité de mon livre ou l’originalité de son traitement.


Les quatre règles que j’ai respectées : le schéma narratif, les personnages, les dialogues, les descriptifs.

Écrire un roman, c’est d’abord une discipline de fer qui impose une méthodologie précise.


1. Un schéma narratif :

Je parle d'architecture du roman. Cela peut paraître scolaire mais c’est une étape indispensable dans le processus d’écriture. Il y a trois façons de procéder.

Le plan détaillé, c’est la technique la plus traditionnelle, celle qui permet d’élaborer un plan précis. Chaque scène du roman doit y être soigneusement consignée. C’est en quelque sorte un synopsis détaillé de toutes les scènes de l’histoire.

La trame (forme simplifiée du plan) qui m’a permis de me concentrer sur les éléments principaux : les lieux où se déroule l’action, le nom des personnages principaux, un calendrier des événements qui se succèdent et un court synopsis de ce qui se passe dans chaque scène. J’avais ainsi plus de latitude au moment de l’élaboration du roman. Mais cette technique, amène à inventer, pendant le processus d’écriture tous les nœuds de l’intrigue et ses rebondissements.

Les cartes à jouer Il s’agit là, d’inscrire sur des cartes la progression de l’intrigue par étape, personnages, objectifs de la scène. De les mélanger puis de procéder à un examen de la pertinence de chacune des cartes dans cette progression, pour vérifier la solidité de l’histoire. Ça permet une réorganisation éventuelle de l’intrigue, en supprimant l’inutile et éventuellement, en développant certaines scènes. Cela présuppose une bonne maîtrise de l’architecture de son récit.

En fait j’ai combiné la trame et les cartes à jouer. Ça m’a permis de garder de la souplesse dans l’écriture et l’intrigue.

La structure peut être simple ou complexe, linéaire ou déstructurée. Mon roman est une narration temporelle et géographique dans laquelle j’ai pratiqué l'analepse (le retour en arrière) et l’ellipse temporelle pour bousculer et questionner le lecteur. Quoiqu’il en soit, la structure est légitimée par le récit lui-même et non par des caprices d’auteur.


2. Les personnages du roman :

Chaque personnage existe d’abord par rapport à un contexte, dans mon cas, l’histoire familiale cadrait la trame et me donnait accès à des personnages véritables. C’est en définissant l’environnement, le milieu dans lequel évolue chaque personnage qu’on en défini sa crédibilité. Il doit être unique. J’ai passé du temps à rédiger des fiches d’identité sur mes personnages : leur caractère, leurs émotions mais aussi, d’où ils venaient, leur famille… Ainsi, cela m’a permis de créer des incidents, des accidents dans l’intrigue.

Le héros du roman ne doit pas se fondre harmonieusement dans cet environnement sans quoi, il n’y a pas d’histoire. Il doit avoir un objectif (par l’histoire ou les protagonistes) qui n’est pas attendu.

Le héros du récit prend chair aussi à travers des dialogues. Une manière de parler, un silence, une expression récurrente, un tic... Tous ces éléments donnent de la chair aux personnages et le construisent. Enfin un personnage de roman doit garder ses zones d’ombres pour stimuler la curiosité du lecteur. J’ai placé quelques « espaces laconiques » qui pousseront, je l’espère, les lecteurs à s’interroger ou à faire des conjectures sur la personnalité profonde du héros.

La galerie des personnages est essentielle, les compagnons du héros sont importants, ce sont eux qui donnent consistance et épaisseur au personnage principal. Au-delà de leur propre existence, ils contribuent à le façonner.


3. Les dialogues :

Je me suis d’abord imposé une grande liberté d’écriture. Du laisser-aller. La spontanéité est toujours intéressante. Il sera toujours temps de retravailler. Le premier jet joue un rôle crucial. Pas de censure.

Ensuite je retravaille mes dialogues pour les teinter de l’esprit du XVIIIe siècle. Un exercice qui m’oblige à recherche un riche champ lexical. Refaire vivre des mots oubliés.

Installer un dialogue : qui parle et comment ? Première personne, deuxième personne, pas de règle. C’est à l’auteur de trouver le rythme et la tonalité qui « sent » le vrai, et qui surtout créera un style dans lequel on évolue avec aisance.​

Je mets mes dialogues en scène, très souvent je les joue (les cours de théâtre de mon adolescence ont été utiles !). Un dialogue, c’est une conversation entre deux ou plusieurs personnes. Je m’amuse à donner la réplique sur les principaux dialogues. Je fais les réajustements au fur et à mesure de la relecture. Un dialogue c’est avant tout du théâtre.

En fait en relisant, on supprime l’inutile.

- Il pleut !

- Ah oui, c’est vrai !

- Quel mauvais temps !

Les dialogues vides peuvent durer longtemps et n’apportent rien à l’intrigue, ni à la construction des personnages. Je pense au lecteur ; la peur qu’il s’ennuie en lisant.

En revanche, les silences donnent parfois une pesanteur et un sens au dialogue. Ecrire le silence, ce qu'il est impossible de dire, c’est parfois réinventer l'écriture, la fabriquer, au sens de créer. Le silence pose la valeur du langage dans sa globalité comme étant problématique. Construire un phrasé qui incite le lecteur à poser le silence, on laisse la pose à la charge du lecteur. A lui, de la combler, de lui donner un sens, de faire raisonner le silence dans le roman.

Au XVIIIe siècle, la discussion était un art et les répliques devaient être réfléchies, polies comme un diamant tout en restant naturelles, je travaille beaucoup pour insuffler une rythmique agréable à mes dialogues. Je me donne toute la latitude de reciseler mes dialogues pendant le processus d’écriture et d’y revenir. Travailler, faire des pauses, et revenir sur les dialogues. Encore et encore.​


4. Les descriptifs :

Un roman, c’est aussi un climat, une atmosphère. On ne s’en rend compte qu’en faisant revivre des lieux, ceux dans lesquels évoluent les personnages : pays, villes, ports, châteaux, espaces naturels... Parler des lieux avec suffisamment de détails sans être accablant de longueur. Les lieux sont plus qu’un décor, ils contribuent à la vérité du roman et bien les amener permet au lecteur de voyager.



Un écrivain est une personne qui aime observer ce qui l’entoure. Qui remarque les détails. Qui porte son attention sur les émotions, les situations particulières, les réactions. C’est une qualité que nous partageons avec les photographes, les dessinateurs ou les peintres d’ailleurs.

Pour être un bon écrivain, je crois qu’il faut avoir développé très tôt cette capacité d’observation. Une fois qu’on le met en action, notre sens de l’observation nous fournit une matière première incroyable parmi laquelle puiser. Bien des romans sont nés d’une simple petite observation. D’une phrase cueillie à la volée. D’un regard croisé dans la rue…


Pour terminer sur les savoir-faire du romancier, j’insiste sur le fait de puiser dans la richesse de la langue. Certains m’ont dit que la forme devait prendre le pas sur le fond, que ce qui importait ce n’était pas l’histoire mais la manière dont on la raconte. C’est à nuancer, il est vrai qu’il faut soigner la langue ne serait-ce que pour la faire oublier. Elaborer un style si direct, si pur, si transparent qu’on en oublie le travail, tant chaque mot est à sa place, chaque phrase trouve son espace dans le puzzle d’un chapitre. Le miracle de l’écriture, c’est d’oublier l’écriture. Cependant, le fond compte car sans contenu, l’alignement de mots sonnant bien à l’oreille n’a pas de sens. Les mots doivent porter une histoire, une intrigue, des questionnements qui bousculent l’intellect du lecteur. Pour faire ressentir des émotions physique et psychique à des lecteurs, il est nécessaire d’avoir un fond et une forme.



A mon sens, les compétences nécessaires pour écrire un roman, sont les suivantes :

La curiosité et l’observation, l’imagination, l’organisation et la planification du travail, un bon bagage lexique et culturel sont aussi très utiles. Aimer construire, structurer, agencer un environnement. Et pour faire le lien avec l’art martial que je pratique, il est nécessaire d’avoir le gout du beau geste, ciseler un texte, le faire résonner c’est comme élaborer un kata (un enchaînement chorégraphié de techniques codifiées qui simule un combat stylisé contre des adversaires imaginaires.)


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