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Les mots d'une histoire

Dernière mise à jour : 9 mai

Évoquer ma propre personne, quel exercice ô combien délicat ! Néanmoins, je saisis bien l'attente légitime des lecteurs, qui souhaitent (à juste titre) en savoir un peu plus sur l'auteur. Néanmoins, tout en m'adonnant à cet exercice, je veillerai à garder la porte de mon jardin secret bien close, un jardin que Cicéron qualifie de nécessaire à quiconque aspire à trouver l'équilibre entre sa vie publique et sa vie privée.

Je me plie donc à l’exercice :

Je suis né au cœur de la Comté, fruit de l'union entre une mère jurassienne et un père normand, à une époque marquée par le mouvement hippie, le disco, mais également le punk. Mon enfance s'est déroulée dans un environnement empreint de légèreté et d'insouciance, où la curiosité était encouragée. Les paysages pittoresques du Pays de Caux et les charmes du Pays Dolois ont ainsi été les terrains de jeux où ma curiosité a été stimulée et mon apprentissage enrichi. Issu d'une vieille lignée normande où la morale et l'engagement ont une réelle signification, j'ai progressivement assumé mon rôle d'aîné auprès de mes deux sœurs au sein d’une famille aimante.


Mon éduction m'a conduit à l'École Libre Notre Dame de Mont Roland et chez les Éclaireurs de France, où j'ai appris les valeurs essentielles de solidarité et d'ouverture d'esprit. Par la suite, mes études dans les arts graphiques et le management entre Besançon et Metz ont stimulé ma créativité et éveillé ma curiosité pour les tendances émergentes. Mon engagement dans l'Armée de Terre a été une véritable école de vie, où j'ai appris l'importance de l'effort, de la discipline et de la camaraderie.


Tout au long de ces années, l'aventure m'a appelé, et j'ai répondu avec enthousiasme en voyageant en Afrique, où chaque expérience était une leçon et chaque rencontre une source d'enrichissement. Les terres lointaines du Canada, les berges du Missouri, la Toscane italienne et l'Andalousie espagnole ont servi de décors à mes premiers émois et ont été le terrain d'apprentissage de la complexité de l'âme humaine.

Dans mon périple à travers le monde, j'ai découvert que certaines villes possèdent une identité propre, presque humaine, avec ses caractéristiques distinctes et sa personnalité singulière. C'est dans ces villes que j'ai trouvé souvent une connexion profonde, une symbiose presque palpable entre l'âme de la cité et celle de ses habitants. J'ai aimé m'enivrer de la chaleur et de l'ivresse nocturne de ces lieux, où les rues résonnent de musique, de rires et de conversations animées jusqu'au petit matin. Barcelone, Brighton, Berlin, Strasbourg, Anvers, Florence, Rome, Rouen en Europe, ainsi que Vancouver, Victoria, Tofino au Canada, et les villes africaines de Dakar, Thiès, Saint-Louis et Tozeur, toutes ont marqué mon voyage de leur empreinte indélébile. Chacune de ces villes a contribué à façonner ma perception du monde, à élargir mes horizons et à enrichir ma vie de nouvelles expériences et rencontres.

Cela peut sonner un peu "vieux jeu", mais honnêtement, j'ai eu une vie sociale animée et une multitude d'expériences qui m'ont façonné. J'en ai bien profité, je dois dire. Quand je repense à ses années entre mes 15 et 30 ans, je vois un papillon curieux, butinant tout ce qu'il voulait avec avidité ! Un vrai épicurien dans l'âme, qui a su observer, expérimenter, savourer sans jamais se laisser emporter. C'est ça, avoir des bases éducatives solides ! Grandir sans se perdre en chemin.

Peut-être ai-je pris mon temps pour mûrir, préférant conserver une certaine innocence et une liberté d'engagement. Mais sur ma route, j'ai croisé une personne qui apaise, aime, partage et comprend. Ensemble, nous avons tracé un avenir commun et fondé un foyer qui s'ancre dans nos histoire familiale.


Grandir et se construire impliquent inévitablement un engagement dans le travail. Mes parents m'ont inculqué les valeurs morales, existentielles et sociales du travail, mais pour moi, cela va bien au-delà de la simple nécessité de gagner sa vie. Travailler représente une opportunité d'apprentissage, de croissance et d'épanouissement. Chaque expérience professionnelle m'a permis d'acquérir de nouvelles connaissances, et c'est cette dimension d'apprentissage qui me motive. Cependant, je suis convaincu que le travail ne devrait pas dominer notre existence. Je m'efforce donc de maintenir un équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle, en consacrant du temps à mes passions, à mes proches et à moi-même.

Ce que j'apprécie le plus dans le travail, c'est la possibilité de créer, d'innover et de résoudre des problèmes. Je trouve une grande satisfaction dans le processus de création, que ce soit en écrivant, en enseignant ou en entreprenant d'autres activités. Pour moi, le véritable enrichissement réside dans la capacité de laisser une empreinte positive, de contribuer de manière significative au monde qui nous entoure.

L'idée d'accumuler du pouvoir ou de la richesse ne m'attire pas autant que celle de laisser un héritage durable, de faire une différence dans la vie des autres. Travailler devrait être un moyen de laisser une trace, de laisser derrière soi quelque chose de valeur, que ce soit sous forme de connaissances transmises, d'œuvres créatives réalisées ou d'impact positif sur la société. Au fil de mes divers postes, j'ai toujours cherché à être en accord avec mes valeurs. Aujourd'hui, je trouve un épanouissement dans l'enseignement supérieur, retrouvant ainsi le temps long, celui qui permet de laisser une empreinte durable. Cette étape de ma vie s'harmonise parfaitement avec l'écriture de mes romans, où j'explore les événements avec une perspective plus posée et réfléchie.


Depuis mon adolescence, j'ai fait face au défi du trop-plein d'activités. Bien que j'aie cédé pendant un certain temps à l'ivresse des nuits endiablées, bercées par la musique et la joie des fêtes, je me suis principalement épanoui entre mes deux passions : l'écriture et les chevaux. Pour moi, les chevaux incarnent le mystère, la fierté et l'attachement. Leur présence auprès des hommes, depuis les temps immémoriaux, témoigne que l’entente entre les espèces est possible. Au galop, je m'imagine que l'air qui caresse leurs oreilles a le goût du paradis. Je suis convaincu que les chevaux ne nous appartiennent pas ; notre seule responsabilité est de veiller à leur bien-être, comme nous le devons envers toutes les formes de vie avec lesquelles nous partageons cette planète. C'est ainsi que je conçois ma trajectoire de vie, un cheminement que j'enseigne et que j'explore à travers mes écrits.


Ce sont mes professeurs d’histoire, de français et de théâtre qui m'ont enseigné l'aisance linguistique et l'art de l’écrit. Grâce à eux, j'ai développé un amour profond pour les mots, appréciant leur justesse et leur élégance. Comment ne pas être ému à la lecture d'un texte ancien, d'une lettre, ou d'un simple mot griffonné, exprimant l'instinctif, l'émotionnel ou l'intuition ressentis à l'instant ? J'éprouve un profond respect pour la littérature, car tout est dit à travers l'écriture. Dans chaque mot je décèle des émotions riches et variées, offrant une rondeur particulière à mes textes. Faire voyager les lecteurs avec mes mots, susciter en eux une myriade de sentiments, voilà ce qui me motive profondément.


Sans l'écriture, je ne suis pas complet, car elle est la clé qui ouvre les portes de mon être intérieur. Mes écrits grandissent avec moi, façonnés par les rencontres, les événements qui m'effleurent ou me touchent personnellement. À l'âge de 14 ans, j'ai écrit ma première nouvelle avec mon stylo à plume, assis à la bibliothèque de mon collège jésuite, là où ma timidité m'incitait à éviter la cour. Ce fut le point de départ d'un journal dans lequel j'ai consigné et embellis mes aventures, un univers mouvant guidé par les différentes étapes de ma vie.

Si je devais caractériser mon style d'écriture, je dirais qu'au-delà de l'Histoire, il y a cette trame quotidienne, celle qui façonne l'humanité à travers une multitude de petits moments construisant les personnages, c’est là dans ces respirations d’un quotidien révolu que je trouve mon inspiration.


Mon plaisir réside dans la quête des mystères, des incompréhensions, des vides de l'Histoire. À ce moment précis, tout devient possible ; l'imaginaire intervient pour combler les lacunes. L'aventure débute.

L'histoire, selon moi, est également constituée de dialogues, éléments fondateurs de la société, modelant son destin par le pouvoir du langage. Faire parler les personnages est pour moi une source de bonheur. Jouer avec les réparties, me délecter des joutes verbales, tout cela constitue un délice que je transcris. Et dans l'élaboration de ma saga "Les Lumières Monarchiques", c'est tout le XVIIIe siècle qui s'illumine. La richesse de cette époque me permet de créer des personnages empreints d'emphase, façonnés par l'élégance et l'esprit. J'ai délibérément écarté les clichés associés au Siècle des Lumières pour restituer fidèlement l'éloquence et le savoir-vivre de cette période.

L'Histoire est une trame mouvante où le mystérieux ouvre la voie à l'aventure. J'apprécie l'art de tisser une toile où les grandes figures historiques rencontrent des anonymes, dont les actions en apparence modestes influent pourtant sur le destin collectif.

Au printemps 2021, la trouvaille inattendue d'une lettre, une missive manuscrite en date du 21 septembre 1777, en provenance de Saint-Domingue, marqua le point de départ de cette saga familiale digne des récits de cape et d'épée. Ce document précieux dévoilait le destin méconnu d'un ancêtre oublié, Pierre Gally d’Hybouville, déserteur de la Royale et condamné au fer par un tribunal militaire. Intrigué, je me suis lancé dans une quête d'informations, sollicitant ma famille, la marine, l'archevêché, et les services d'archives. De découverte en découverte, de document en révélation, l'histoire prenait forme devant mes yeux. Pierre revivait, et il devint impératif de partager son récit. Ainsi, débuta cette captivante aventure !

Mais qu'est-ce que "Les Lumières Monarchiques" ?

C'est bien plus qu'une épopée au cœur des Lumières. C'est un regard singulier sur le XVIIIe siècle, un récit minutieusement façonné par des détails historiques. Il se présente comme le témoignage vibrant d'une époque et de géographies oubliées, mais surtout comme un roman d'aventures et un voyage initiatique au sein d'une société monarchique et colonialiste au bord de l'implosion. Mes personnages, sculptés par leurs épreuves, explorent la noirceur humaine tout en découvrant l'amour et la fraternité.


Je cite souvent Eugène Ionesco qui affirmait que "La vérité est dans l'imaginaire." En effet, cette saga n’aurait pas pris vie si je m'étais strictement limité à la vérité historique. Mon désir était d'aller au-delà, d'infuser l'histoire de fantaisie et de péripéties.

Ainsi, aujourd’hui, mes personnages naviguent sur un océan d'aventures, et c'est un véritable plaisir de les observer évoluer dans cet univers romanesque que j'ai créé. Ces horizons inventifs permettent non seulement de divertir, mais aussi d'explorer les recoins de l'histoire et de la condition humaine.

Ecrire est une respiration, une manière de dévoiler une partie de moi-même et de tenter d'interrompre l'effrénée course du temps. Écrire revient peut-être à forger le temps long, celui qui saisit pleinement la vie et laisse l’esprit libre de penser.


Un ami m'a récemment confié que mes écrits s'adressent à des adultes qui ont su conserver cette flamme d'enfance et cette sensibilité adolescente. Qu’ils s'adressent à des lecteurs en quête d'aventure, d'émotions intenses, et qui cherchent des réponses à des questions universelles sur la condition humaine, au-delà des époques et des générations. Un style d'écriture, à la fois exigeant et fluide, offrant une lecture rythmée et agréable, avec des textes qui résonnent différemment à chaque étape de nos vies.

Si mon ami a vu juste, alors j'ai réussi à capturer sur le papier ce qui me définit, ce qui fait MOI. Et je me retrouve face à mes écrits, dans une réflexion sur le chemin parcouru et sur celui qui reste à explorer.


À travers ces lignes, je réalise que chaque moment, chaque rencontre, chaque épreuve a contribué à façonner l'individu que je suis aujourd'hui. L'écriture est devenue bien plus qu'une passion ; elle est devenue un témoignage de ma vie, un reflet de mes expériences, de mes émotions, de mes réflexions les plus profondes.

À travers mes romans, mes écrits, mes enseignements, je cherche à transmettre. C'est une manière de partager avec les autres ce que j'ai appris, de les inspirer, de les encourager à explorer leur propre parcours avec curiosité et détermination. Et si mes mots, mes lignes, mes récits peuvent toucher ne serait-ce qu'une personne, alors tout le chemin aura valu la peine d'être parcouru.


"Dans chaque roman réside une parcelle de l’histoire de son auteur." 


Aujourd'hui, ma soif d'apprendre et ma curiosité incessante continuent de me guider, m'entraînant dans un perpétuel mouvement, tantôt ici, tantôt là. En Normandie, chaque galop sur la plage murmure une mélodie avec le vent, tandis que la mer taquine les sabots de mon cheval. C'est un ballet envoûtant entre la nature et moi, une communion qui nourrit mon âme. Si le Pays de Caux reste un ancrage familial précieux, c'est en Comté que je trouve mon épanouissement dans l'enseignement, un défi intellectuel stimulant. La passion des étudiants pour la diversité du savoir et leur riche culture m'enrichissent à chaque instant.

Au quotidien, j'écoute les vibrations du piano lorsque mon fils joue, je respire le parfum des fleurs de mon jardin et je souris aux facéties de mes chiens. Allumer un feu, m'installer confortablement pour écrire, savourer un bon vin en bonne compagnie et repenser un monde différent constituent pour moi un art de vivre, une manière de suspendre le temps. Ces instants simples, empreints de bonheur et de sérénité, sont autant de petites joies qui embellissent ma vie. Les reflets gris envahissent mes cheveux et ma barbe, me rappelant qu'il faut vivre avec passion, car les passions donnent des forces, en fournissant le courage nécessaire pour que chaque jour soit marqué par le plaisir d'avoir bien fait.


“Vieillir, c'est une liberté formidable.”


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