Récemment, des messages d'amis(es) de mes années de collège ont ravivé en moi des souvenirs enfouis depuis longtemps. Ces contacts m'ont permis de revisiter certains moments particuliers de cette période de ma vie. Pour être honnête, j'ai toujours préféré mes années de lycée, cette période où l'on se sent jeune adulte, téméraire et où la liberté semble être un droit acquis pour l'éternité. Mais le collège, quant à lui, reste un moment charnière où tout commence.
Le collège privé Notre-Dame de Mont Roland, avec sa grandeur et sa beauté historique, représente bien plus pour moi qu'un simple établissement scolaire. Chaque recoin de ses bâtiments résonne des rires et des larmes de milliers d'élèves, et son histoire séculaire, fondée par les jésuites en 1823, est intimement liée à celle de la ville de Dole. Être élève dans cet établissement, c'est participer à une histoire vivante.
La statue de la Vierge dans la cour d'honneur, ornée de l'inscription "Servatum Servabit" ("elle gardera ce qui a été jusqu'ici gardé"), témoigne de cette histoire riche et immuable. Les vastes salles de classe, les escaliers en pierre lissée par les années, les halls imposants et les grandes fenêtres confèrent à l'endroit une aura de grandeur et de majesté qui m'a toujours impressionné.
En écoutant et en lisant les souvenirs de mes anciens camarades, je réalise à quel point nos relations étaient importantes. Les années d'adolescence sont souvent marquées par les doutes et les questionnements, et avoir des amis à ses côtés est essentiel. Je suis honoré d'avoir été une source de soutien et de camaraderie pendant cette période, et je suis reconnaissant à mes amis d'avoir partagé ces moments avec moi.
Je me souviens particulièrement d'un camarade dont je tairai le prénom, avec lequel j'ai partagé une complicité évidente, parfois au détriment de la jalousie des autres. Nous nous isolions souvent dans les salons de lecture de la bibliothèque ou dans le parc, pour échanger sur nos questionnements d'adolescents. Déjà à l’époque, je restais discret sur qui j’étais, d’où je venais et ce que m’inspirait le grand mouvement de la société, mais lui le savait… La vie nous a peut-être séparés géographiquement, mais les souvenirs que nous avons partagés me reviennent avec vivacité.
La bibliothèque, véritable sanctuaire du savoir, était pour moi un lieu de refuge où je pouvais m'évader et rêver en compagnie de mes amis. Le murmure des pages tournées et l'odeur des livres avaient le pouvoir de nous apaiser. J'y écrivais et discutais avec eux autour des piles de livres, créant ainsi des liens indéfectibles autour de notre passion commune pour la lecture. Ces souvenirs sont empreints de rires et de complicité, et chaque moment passé ensemble reste gravé dans ma mémoire.
Le petit bonhomme que j’étais en 6e ne réalisait pas qu’il suscitait quelques tendres émois chez les jeunes filles ! Il semble que nous avons chacun notre propre perception de nous-mêmes à cette époque ; je me voyais timide et réservé, mais les commentaires reçu, confirment cette idée selon laquelle nous pouvions avoir un impact insoupçonné sur notre entourage et renvoyer une image bien différente.
Vous commencez les années collège avec innocence et vous les terminez avec le sang bouillonnant ! J'ai donné mes premiers baisers et apprécié l’émoi que cela procure. La tête qui tourne et le corps qui se réveille quand les regards se croisent.
Me replonger dans cette période lointaine me rajeunit un peu. Ce qui s'est déroulé pendant ces années fait partie intégrante de mon développement personnel. Je prends conscience de l'impact que les années de collège ont eu sur la personne que je suis aujourd'hui. Chaque expérience vécue, chaque émotion ressentie, a contribué à ma construction en tant qu'individu. Une autre étape charnière s'est présentée lorsque j'ai quitté le cocon du collège pour explorer le monde du lycée.
Ces mois de juillet et d'août ont symbolisé une sorte de passage, une porte qui se refermait sur une période de ma vie pour laisser place à l'inconnu du lycée. Les derniers jours au collège étaient teintés d'une certaine mélancolie, comme si nous disions au revoir à un monde familier pour nous aventurer vers de nouveaux horizons. Pourtant, malgré cette nostalgie, l'excitation était palpable à l'idée de ce qui nous attendait. Les fêtes, la musique enivrante, les promesses de rester en contact ont marqué le début des vacances.
Cet été a également été le théâtre de mes premières amours, des moments délicieux où j'ai découvert la douceur de la peau des autres et des baisers échangés avec une gourmandise juvénile. Ces vacances joyeuses étaient comme une bouffée d'air frais avant de plonger dans le monde exigeant du lycée.
Entrer au lycée en tant qu'interne a été une étape marquante de mon parcours. C'était un mélange d'épanouissement et de sérieux dans l'apprentissage. Chaque jour était une nouvelle aventure, une ouverture sur des domaines philosophiques, littéraires et artistiques qui étaient à la fois excitants et étourdissants. J'ai acquis la capacité de naviguer avec détermination et curiosité dans ce monde complexe, comprenant que chaque moment de la vie mérite d'être vécu pleinement, sans réserve ni inertie. Grandir, c'est trouver l'équilibre juste entre responsabilité et désir.
Le passage du collège au lycée a représenté une transition significative dans mon parcours personnel, marquant le début d'une nouvelle phase de découvertes et d'apprentissage. L'éducation joue un rôle crucial dans notre développement social. Elle nous guide à travers les défis de notre croissance, nous aidant à évoluer et je pense que grandir, c'est toujours une histoire de choses à abandonner et d'expériences à emmagasiner.
Comentários